Les résultats financiers du 3ème trimestre 2024 des principaux streamers.
Netflix, Max, Disney, Peacock, Paramount+ et Hulu ont dévoilé leurs résultats financiers pour le 3ème trimestre 2024 et on regarde tout ça avec des graphiques.
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Avant-propos
Quelques petites choses sont à garder à l’esprit en regardant les graphiques suivants et la plus importante est sans doute que les différents services n’opèrent pas sur les mêmes aires géographiques. Donc ce sont des comparaisons imparfaites même si certains indicateurs peuvent être comparés, comme le revenu moyen par abonnement et d’autres.
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Les services mondiaux
C’est encore un relativement bon trimestre pour Netflix qui atteint les 282 millions d’abonnés en en engrangeant quasiment partout, sauf en Amérique Latine où ça baisse un peu.
Les revenus sont donc eux aussi en hausse, même en Amérique Latine, malgré la baisse d’abonnés.
Au total, les revenus atteignent 9,8 milliards de dollars sur le troisième trimestre, pour 2,3 milliards de dollars de bénéfices. Sur les 9 premiers mois de l’année, Netflix a réalisé 28,7 milliards de dollars de revenus pour 6,8 milliards de dollars de bénéfices.
Jetons maintenant un coup d’oeil à l’évolution du revenu moyen par abonné puisque celui-ci subit des fortunes diverses selon la zone géographique. Sur un an, il est en hausse aux US et Canada, stable en Europe, Afrique et Moyen-Orient et il baisse en Amérique Latine et en Asie.
Si on dézoome jusqu’en 2017, on s’aperçoit notamment que le revenu moyen par abonné dans la zone Asie-Pacifique est passé de 9,1$ à 7,3$ tandis que dans le même temps, il est passé de 10,1$ à 17$ aux US et Canada.
L’abonnement avec pub en est à 70 millions d’utilisateurs à travers le monde, contre 40 millions en mai.
Du côté de chez Disney+, c’est un bon trimestre aussi, avec des ajouts d’abonnés dans toutes les zones géographiques, avec notamment l’international hors-US et Inde qui rebondit alors que le service n’a pas été lancé dans de nouveaux territoires. Aux US, le lancement du bundle avec Max en juillet 2024 a peut-être joué un rôle dans l’augmentation des abonnés.
Les revenus eux aussi bondissent, notamment à l’international suite à des hausses de prix.
La question de l’ARPU est intéressante puisque cela fait 4 trimestres de baisse de suite dans la zone UCAN tandis que ça augmente à l’international. En Inde, je ne sais pas comment cet ARPU peut faire autant le yoyo mais c’est comme ça.
Cette fin d’année fiscale 2024 pour Disney était aussi l’occasion de revenir sur les objectifs affichés pour cet horizon sous l’ère Chapek et qui étaient les suivants : un service qui réalise des bénéfices et un service qui a entre 230 et 260 millions d’abonnés (chiffres révisés à 215-245 millions en août 2022 toujours pour 2024), au sein des 300-350M d’abonnés en tout à Disney+/Hulu et ESPN+.
Bon, pour les bénéfices, c’est bon puisque la section streaming de Disney réalise des bénéfices. Pour les abonnés… on est loin du compte et on pourrait mettre ça sur le compte de la grande correction Netflix sur les marchés financiers au premier trimestre 2022 mais les derniers objectifs ont été établis après cette correction (mais avant que Iger revienne à la place de Bob Chapek). Disney+ en est à 158,8M/122,7M d’abonnés dans le monde que vous comptiez ou non les abonnés indiens, soit 65 millions en-dessous des prévisions revues à la baisse. Si on compte absolument tous les abonnés à Disney+, Hulu et ESPN+, en les additionnant tous dans la perspective la plus large (c’est à dire en compte l’Inde et en n’enlevant pas les doublons du Disney Bundle aux US), le total s’élève à 236,4 millions d’abonnés, soit le plus haut niveau depuis fin 2019, mais quasiment au même niveau que le troisième trimestre 2022.
Vous aurez compris que 236,4 millions d’abonnés, ce n’est pas tout à fait compris dans la fourchette des 300-350 millions estimés fin 2020. Et cette fourchette risque d’être inatteignable si on enlève les 35,9M d’abonnés à Disney+ en Inde, comme cela sera sans doute le cas officiellement dans quelques mois. Les prévisions n’engagent vraiment que ceux qui y croient.
Passons maintenant aux autres revenus “connexes” du streaming, à savoir le ciné et le physique/VOD. Le trimestre a vu les succès au ciné de Deadpool vs Wolverine et de Inside Out 2. La courbe rouge continue de monter mais à peu près au niveau du trimestre de la sortie de Avatar 2.
Maintenant, l’importance des revenus du ciné au sein de tous les revenus du groupe Disney a dépassé les 5%, pour la première fois depuis le 4ème trimestre 2019, soit celui du lancement de Disney+ et le dernier trimestre pré-pandémie.
Donc des choses intéressantes du côté de Disney avec un retour au monde d’avant mais avec les revenus du streaming en plus désormais. Aux US, ESPN+ va bientôt avoir le droit à sa tuile sur Disney+, aux côtés de Hulu, nouvelle étape vers la convergence (au moins technique) du Disney Bundle.
Les services de streaming de Warner Bros Discovery dont Max fait partie bondissent en termes d’abonnés ce trimestre, grâce au lancement de Max dans de nombreux pays et aussi, peut-être aux jeux olympiques qui ont été diffusés dessus en Europe notamment. Ils atteignent 110M d’abonnés dans le monde, mais une croissance nourrie exclusivement par l’international, puisque les US restent flat sur un an.
Le revenu moyen par abonné baisse, sauf à l’international où il dépasse les 4$.
Enfin, Warner Bros Discovery annonce que ses services de streaming sont rentables, mais c’est toujours pareil, trimestre après trimestre : les chiffres incluent les revenus en linéaire de HBO aux US et cela aide fortement, tout en brouillant volontairement les cartes.
A combien estimez-vous le nombre de nouveaux abonnés à Paramount+ qu’a apporté l’inclusion du service au sein des offres Canal+ France en août ? Prenez ce chiffre et comparez-le aux 3 millions de nouveaux abonnements rapportés par Paramount pour son service dans le monde au 3ème trimestre 2024.
L’ARPU est en baisse (cela arrive quand on inclue une offre dans un bundle) et les revenus totaux mondiaux des abonnements aussi (et ce, assez fortement). Mais le service a encore été dans le vert, à 49M$.
Panorama des services mondiaux en ce Q3 2024.
Les lignes bougent assez peu finalement ce trimestre, avec tous les services ajoutant entre 3 et 7 millions d’abonnés dans le monde.
Les services disponibles qu’aux US
Faisons vite sur Hulu qui continue d’augmenter son parc d’abonnés aux US. En un an, le service en a gagné 3,5 millions tandis que l’ARPU est en baisse par rapport au trimestre précédent mais en hausse sur un an.
Terminons enfin avec Peacock qui a ajouté 3 millions d’abonnés sur le trimestre, créditant les Jeux Olympiques pour cette bonne augmentation. Certes, c’est une hausse moins importante que lors du premier trimestre 2024 avec le match de NFL en exclusivité mais tout de même. L’important pour Peacock est de garder ces nouveaux abonnés, alors que l’abonnement a été revu à la hausse, d’où la hausse conséquente de l’ARPU par rapport au trimestre dernier.
Les revenus des abonnements franchissent les 1,5 milliard de dollars sur le trimestre mais les pertes restent assez énorme, malgré cette hausse des revenus, à -436 millions de dollars, en augmentation par rapport au trimestre dernier.
Les revenus ciné mondiaux du groupe Universal sont eux en hausse sur le trimestre avec 611 millions de dollars de revenus.
Panorama des services aux US en ce Q3 2023.
Disney+, Warner Bros Discovery et Hulu se rapprochent aux alentours des 50 millions d’abonnés aux US et au Canada (selon le service). Peacock se rapproche aussi tandis que Netflix ralentit après les hausses dues à la fin du partage de compte. Profitons de ces chiffres pour Netflix, il n’y en aura plus dans deux trimestres !
C’est tout pour ce trimestre financier ! Si vous avez des questions ou des remarques, il y a toutes les façons de me contacter ci-dessous. On se retrouve dans quelques jours pour l’étude des derniers chiffres de Netflix.
These breakdowns are so incredibly interesting!