Bilan du “Label FDL” après 5 mois et 3 films.
Le Label FDL tente d’aider des réalisateurs indépendants à toucher un nouveau public via la VOD par Internet.
Le Label FDL tente d’aider des réalisateurs indépendants à toucher un nouveau public via la VOD par Internet.
Le concept
Le concept du Label FDL est de proposer à la location/vente un film romantique indépendant inédit en France, en streaming et en version originale sous-titrée, à un prix privilégié pendant une période d’un mois. C’est le résultat d’une collaboration : le réalisateur fournit le film et FilmsdeLover fournit les sous-titres. Tous les profits vont directement à l’équipe du film et nous ne prenons aucune commission sur les locations.
Les films mis à l’honneur.
“This time tomorrow” de Shane Bissett — 1$ du 8 février au 8 mars 2014.
2. “Dreamworld” de Ryan Darst — 0,99$ du 2 mai au 2 juin 2014.
3. “Booked out” de Bryan O’Neill — 2,20€ du 3 juin au 3 juillet 2014.
Les résultats
Voilà les résultats bruts des trois différents films mis en vente au cours des trois derniers mois :
Les enseignements
Bon, déjà pour commencer, il ne faut pas se mentir, on espérait faire beaucoup mieux. Proposer des films indépendants inédits directement auprès d’un public a priori intéressé et en version originale sous-titrée pour un prix modique aurait dû être attirant sur le papier mais force est de constater que l’on n’a pas su trouver notre public.
Les freins sont, je pense, les mêmes que ceux évoqués à l’issue de notre bilan du premier film à savoir :
1/ Se créer un compte sur Vimeo ou Distrify. Personne n’aime se créer de nouveaux comptes, moi le premier.
2/ Utiliser sa carte bancaire sur Internet, surtout pour acheter en dollars (frais de banque etc.)
3/ Tout ça pour regarder un film sur son ordinateur (sauf en branchant directement son PC sur sa télé ou bien achetant le film, le télécharger puis le remettre sur la TV d’une façon ou d’une autre). Il faut donc en plus une bonne connexion internet.
4/ Des films indépendants sans aucun acteur connu avec pour seules motivations le très faible prix et notre conseil.
Quelques particularités cependant subsistent dans les résultats. La première est le très faible nombre de locations de “Dreamworld”, malgré un nombre de vues de la bande-annonce équivalent à celui de “This time tomorrow” et un prix encore plus attractif. Cela peut venir du fait que la bande-annonce n’était pas sous-titrée en français ou que celle-ci n’était pas assez attirante. A contrario, “Booked out” s’en tire mieux avec quasiment trois fois moins de vues sur le bande-annonce et un prix bien plus important. Cela est sans doute dû à l’appui de blogueurs ciné qui ont parlé du film sur leurs différents blogs pendant le mois, après que nous leur ayons fourni des codes pour voir le film gratuitement en échange. (Merci à eux !)
La faible proportion de visiteurs sur la page de “Booked out” pendant le mois s’explique par une mise en avant beaucoup moins prononcée sur FilmsdeLover, seulement présentée par le biais d’un petit encart sur le droite du site, là où “Dreamworld” avait eu la faveur d’une bannière très bien placée sur toutes les pages du site pendant un mois. Je ne pensais pas que ça occasionnerait une telle différence mais à l’évidence si.
A noter d’ailleurs que le nombre de visiteurs sur les pages des différents films est de toute façon excessivement faible par rapport au nombre total de visiteurs sur FilmsdeLover.com en février, mai et juin (entre 105 000 et 135 000 visiteurs uniques par mois). On a donc une sorte d’entonnoir avec 120 000 visiteurs/clients potentiels sur le site -> 1000 visiteurs potentiellement curieux/intéressés sur la page -> 600 visiteurs assez curieux qui regardent la bande-annonce -> 25 clients qui l’achètent au final (données moyennes sur les 3 films).
Le futur de l’initiative
On va faire un petit break. Traduire les sous-titres prend une bonne quinzaine d’heures par film, le tout pro bono, et la demande est assez faible à notre niveau comme vous avez pu le constater. On n’arrête pas totalement mais on s’y prendra peut-être différemment, de façon moins soutenue, plus “évènementielle” si cela veut dire quelque chose.
Je ne sais pas si l’on peut conclure de cette petite expérience que le public français n’est pas encore prêt pour ce genre de consommation de films indépendants en VOD par Internet, si le piratage a déjà sapé toute envie de payer pour un film en streaming auprès du public ou si on s’y prend très mal (ce qui n’est pas impossible sachant qu’on a dépensé 0€ de pub pour faire connaître l’initiative). On relativise en voyant les stats de la plate-forme de VOD indé VHX qui affiche un taux de conversion pour les visiteurs français sur sa plate-forme de 1,4% quand le notre moyen s’établit à 2,2% (3,9% si on prend en compte uniquement les personnes ayant regardé la bande-annonce).
L’effet des sous-titres français ? Peut-être. Le fait d’avoir un public déjà ciblé sur ce genre de film ? Peut-être aussi. Dans tous les cas, nous avons au moins la satisfaction d’avoir fait découvrir ces trois films à un public qui n’aurait jamais eu la possibilité de les voir autrement en VOST.
Les réalisateurs des différents films ont maintenant des sous-titres français qu’ils pourront peut-être utiliser lors de commercialisations ultérieures sur d’autres services VOD. Dans tous les cas, les films continuent d’être disponibles en VOD via Internet, 24h/24, 7 jours sur 7, attendant d’être découverts par d’autres spectateurs.
Je m’occupe de FilmsdeLover.com, le site dédié aux films d’amour et comédies romantiques et de Direct-to-VOD, le Tumblr des films qui sortent directement en VOD. Contact : frederic[at]filmsdelover.com